LES BUS ET LEURS MARCHES SUR LA NATIONALE N°1
La Route nationale numéro 1 (RN1), Pointe-Noire – Brazzaville, est devenue un lieu d’échange commercial entre les vendeurs et les voyageurs. Le marché dure toute la journée, le long du voyage.
La RN1 s’étend sur quelque 560 kilomètres, entre les deux capitales du Congo. Entre Yié et Mindouli, dans le Pool, autrefois une zone perdue dans la broussaille , les petits villages naissent. Les agriculteurs et les petits chasseurs d’animaux, profitent ainsi de la route. Le principal produit est le manioc. De Pointe-Noire à Brazzaville, la population vend le manioc, puis la banane, l’arachide, le gari, ou la perdrix ou le moineau.
A chaque station de bus, on peut écouter crier les vendeurs, « mbaleeh ! kuange eeh ! ngube eeh ! madesu eeh ! masangu’eeh, mbala pinde hee !… », tous des produits locaux d’agriculture !
Les affaires marchent bien, affirment les vendeurs. La saison des fruits et celle des safous rapporte mieux. « Sinon, quand on peut faire une recette de 10.000 par jour avec des petits produits, et plus de 60.000 quand on vend le foufou, on ne s’en plaint pas. Et tous les jours, nous sommes là », témoigne un vendeur de Nkayi.
« Pendant trois mois, et soutenue par ma mère, je suis venue sur la RN1 vendre les cacahouètes grillées dans la bouteille, et un peu de gari. C’est avec cet argent que j’ai pu préparer ma rentrée scolaire », indique Judie, 13 ans, élève en 4ème, au collège de Bouansa.
Si toutes les localités de la Bouenza, situées sur la RN1, constituent les stations de bus, Nkayi est le principal arrêt de toute la ligne. Ici, on achète tout. Foufou, manioc, fruits et légumes, haricots, petits pois, bananes ou courge. Les bus s’y arrêtent plus longtemps qu’ailleurs.
Construite par les sociétés chinoises, la China state construction engineering corporation (CSCEC) et la China road and bridge corporation (CRBC), la RN1 est prévue pour supporter un trafic de plus 3.000 véhicules par jour. Les principales sociétés de transport interurbaines sont Océan du Nord, Trans Bony, Caprice, Transroute, Stelimac, et d’autres sociétés qui n’ont pas pignon sur rue.
Les marchés de Yuki, Kitunga, Nsamba, Kuanga, safu ou mangulu, ndunda, saka-saka…connus naguère dans les gares ferroviaires, se sont aujourd’hui transposés sur la RN1. Cette fois-ci, avec une grande fréquence, dans les deux sens, Brazzaville-Pointe-Noire et vice-versa.
Face à la déconfiture des trains du Chemin de fer Congo océan (CFCO), le transport interurbain par bus a augmenté. La route bitumée a été le facteur déterminant. Il y a eu des saisons où le billet a coûté 7.000 XFA, contre 15.000 XFA au début. Entre les tarifs promotionnels et les prix normaux, les bus n’ont jamais désempli, et les marchés locaux vivent.